2006-2021

> GLYPHES #1
Livret 16 pages, 18.4 x 28 cm


> GLYPHES #2
Livret 60 pages, 18.4 x 28 cm


> GLYPHES #2 version vidéo
vidéo, 1'45









En 2021, j'ai retrouvé dans mes dossiers un projet inachevé daté de 2006.

Il s'agissait d'un jeu de caractères asémiques (un système de signes qui ne renvoie, d'un point de vue sémantique, à aucun sens défini) dessinés suivant un principe de permutations. Pour le dire autrement, ce sont des signes imaginaires qui n'offrent rien à lire mais qui peuvent constituer une forme d'écriture, ou une apparence d'écriture.

Ce travail mettait en jeu des principes combinatoires, procédés que j'ai utilisés à plusieurs reprises depuis mais dont je ne me souvenais pas avoir fait usage dès cette époque. J'étais alors plongé dans la pratique de la peinture et ce projet constituait une courte parenthèse que je n'avais pas finalisée. Je crois me souvenir que je l'avais entrepris en réaction à la découverte simultanée du principe de permutations des grammes du Yi King (le livre des mutations, traité classique de divination dans lequel 2 lignes de base permettent de créer 8 trigrammes qui peuvent se combiner pour former 64 hexagrammes, chacun ayant une signification particulière) et celle des compositions par tirage aléatoire de Cage et Cunningham (des compositions musicales et chorégraphiques qui ne sont pas déterminées par des décisions subjectives, mais résultent d'un protocole dont il est impossible d'anticiper le résultat). En suivant ces motifs de la divination et du hasard, j'avais dessiné une matrice dont le module de base était une face de dé à quatre points.

Pour la première fois j'expérimentais la construction d'un système, reposant sur des règles simples, qui agissait comme un générateur de formes. Une fois les règles du système établies, il s'agit de mener à bien le protocole pour découvrir le résultat, sans chercher à l'évaluer qualitativement (si le résultat est décevant, ce sont les règles qui sont à redéfinir). Je mesurais également comment des règles simples peuvent engendrer un système complexe (bien qu'ici la complexité soit très relative).

En 2021 j'ai donc repris et finalisé ce projet retrouvé (GLYPHES #1), sans modifier le principe d'origine.  Il consiste en 24 caractères, dans 4 graisses différentes, qui constituent l'alphabet d'une simili-écriture. En combinant librement ces caractères (en réduisant l'approche et l'interlignage à zéro) on peut également créer des blocs compacts fonctionnant de manière autonome, des patterns.

Dans la foulée j'ai créé une seconde version du projet (GLYPHES #2). J'ai simplifié la matrice, à partir de laquelle j'ai décliné quatre jeux de caractères selon une progression "classique" points > lignes > surfaces, dans laquelle j'ai intercalé des constellations. J'ai ensuite créé une animation en interpolant chaque caractère avec le suivant : manière littérale de donner à voir le mouvement de génération de ces signes, une chorégraphie minime qui s'articule autour de quatre coordonnées.